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 Interview de Mestre Camisa (Abadá Capoeira)

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3 participants
AuteurMessage
Marreco
Cyber Coq
Marreco


Nombre de messages : 189
Date d'inscription : 13/04/2005

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MessageSujet: Interview de Mestre Camisa (Abadá Capoeira)   Interview de Mestre Camisa (Abadá Capoeira) EmptyMer 9 Nov à 15:47

Praticando Capoeira : Qu’est-ce que la capoeira représente dans votre vie ?
Mestre Camisa : Je me sens privilégié car depuis que j’ai l’âge de raison la capoeira est ma compagne 24h/24h. La capoeira est mon essence, mon travail, ma thérapie et mon divertissement.
Praticando Capoeira : Comment vous situez-vous dans la capoeira d’aujourd’hui ?
Mestre Camisa : Je porte la bannière de la capoeira brésilienne. Je pense que la fragmentation des styles ne sert qu’à affaiblir et à diviser à un moment où la capoeira a besoin d’union. Je trouve ces discours qui défendent la capoeira, d’ici et de là-bas, très limités, ils ne privilégient jamais qu’un seul côté de la médaille. Au lieu de se disputer, les capoeiristes devraient se préoccuper de la manière dont ces gens sont formés ainsi que du lieu où ils sont formés. La figure du Mestre, qui devrait être le relais de la culture, de l’expérience et du savoir, s’est vulgarisée et aujourd’hui, quiconque avec 2 ou 3 ans de capoeira fonde son groupe et s’autoproclame « Mestre ». Des personnes sans aucunes capacités ni expérience, très souvent appuyées par de faux « Mestres » qui veulent en tirer un profit commercial ou personnel. Ces « Mestres » vivent des ordures, de la scorie des académies. Ceci est absurde. Comment unir ces gens ? Des personnes sans éthique et sans curriculum. La capoeira a hérité de traditions et de connaissances, la hiérarchie est un fondement important de cet art.
Praticando Capoeira : A quoi attribuez-vous cette vulgarisation de la figure du « Mestre » ?
Mestre Camisa : Seul quelqu’un qui a ou a eu des contacts intenses avec la capoeira peut donner de la valeur aux traditions. Les enseignements sont passés comme de père à un fils. J’ai eu la joie d’avoir un maître, Mestre Bimba, et je sais l’importance que çà a. Qui n’en a pas eu ne peut valoriser ce qu’il ne connaît pas. Au contraire, il cherche à dévaloriser le travail d’hommes qui ont dédié leurs vies à la capoeira.
Praticando Capoeira : Diriger une grande association comme Abadá-Capoeira ne vous surcharge pas trop ?
Mestre Camisa : Beaucoup de choses d’Abadá fonctionnent déjà indépendamment de moi. L’administration est décentralisée. Au Brésil, les aspirants-maîtres se relaient dans la supervision des régions. En Europe, la supervision continue d’être à la charge de Camisa Roxa, et aux Etats-Unis nous avons deux aspirantes-maîtresses, Márcia et Edna. A partir de cette année, avec deux nouveaux maîtres, Mestre Capixaba et Mestre Nagô, les choses vont encore mieux se passer.
Praticando Capoeira : Mais vous avez une réputation de centralisateur.
Mestre Camisa : Je suis centralisateur, c’est seulement que peu à peu je délègue les tâches administratives. Mais c’est moi qui présente les nouvelles propositions au groupe. Je n’aime pas l’immobilisme. Je cherche de nouvelles techniques, je fais des recherches qui nous permettent d’être en constante évolution. C’est çà qui m’intéresse. La capoeira est mutante et le maître mot d’Abadá est le mouvement, nous ne sommes jamais satisfaits de ce que nous savons, nous voulons toujours plus. Nous cherchons à être en syntonie avec le présent, toujours en respectant les enseignements et les traditions du passé et en préparant un futur prometteur.
Praticando Capoeira : Comment définissez-vous la capoeira d’Abadá ?
Mestre Camisa : Le travail que nous développons à Abadá n’a pas d’étiquette, au final nous subissons des influences de toutes les factions et nous créons notre propre méthode. La capoeira brésilienne est le mélange de toutes les tendances, qui ont été, par le passé, importantes pour la solidification de notre art, mais maintenant nous devons mettre de côté le fanatisme et le purisme au nom de plus grandes valeurs. Notre colonisation a généré une énorme richesse culturelle ; ce que je recherche avec mon travail dans Abadá c’est d’aider à créer une identité brésilienne. Le Brésil est le pays des mélanges et des différences, la capoeira d’Abadá est comme le peuple brésilien, métisse.
Praticando Capoeira : Quelles sont les principales lignes directrices de votre travail ?
Mestre Camisa : Le travail d’Abadá recherche un référentiel au professionnalisme, qui est problématique dans la capoeira. Si vous regardez vers le passé, vous trouvez Mestre Bimba et Mestre Pastinha qui luttèrent pour la reconnaissance de la capoeira et, à la fin de leur vie ils eurent de grandes difficultés. Les temps ont changé, et nous devons nous préoccuper de la vie du capoeiriste. Ce n’est pas après leur mort qu’il faut rendre hommage aux gens et écrire des livres, nous devons écrire notre histoire au présent. Abadá ne s’arrête pas. Elle organise des évènements, fait des recherches, publie des livres, des journaux, des disques et tout ce qui est possible et nécessaire pour valoriser la capoeira.
Praticando Capoeira : Comment arrivez-vous à harmoniser autant de personnes ?
Mestre Camisa : Pour que la capoeira obtienne la place qu’elle mérite, beaucoup de discipline, de sérieux et de professionnalisme sont nécessaires. Les gens confondent autorité avec autoritarisme. Je cherche à être le plus démocratique possible à l’intérieur d’Abadá. J’écoute les suggestions de tout le monde. Je suis rigide, oui, car travailler avec des gens est très difficile dans n’importe quel domaine. Il existe divers intérêts et diverses personnalités. Pour harmoniser un groupe, il est parfois nécessaire de contrarier les intérêts d’autres. C’est comme une balance, que j’essaie de maintenir tout le temps à l’équilibre.
Praticando Capoeira : Quelles sont les difficultés pour trouver cet équilibre ?
Mestre Camisa : En vérité il n’existe qu’une seule difficulté : l’affectif. Il est très facile de commander dans une entreprise où se succèdent des secrétaires, des gérants et des directeurs sans aucun problème. Chez Abadá le côté humain est toujours au premier plan. Il existe entre nous tous un côté affectif très fort qu’il est difficile de mettre de côté. Les personnes qui travaillent et étudient avec nous sont d’ici, de notre communauté, je les ai vu grandir et je les ai aidé à développer leur potentiel, non seulement dans la capoeira, mais aussi dans la formation de leur caractère. La plus grande souffrance est de détacher le personnel du professionnel.
Praticando Capoeira : Dites-m’en un peu plus sur votre méthode d’enseignement et sur vos objectifs.
Mestre Camisa : Abadá est une école de capoeira qui forme des professeurs. Tous ne vont pas se dédier à l’enseignement, mais c’est à ça qu’ils sont préparés. Pour cela, celui qui reste est celui qui s’identifie à nos valeurs. Ce sont des valeurs simples qui font passer en priorité la culture du peuple brésilien. Pour être un capoeiriste gradé, il est nécessaire d’être conscient de la responsabilité que nous avons envers notre pays et de l’importance fondamentale de la préservation de la culture brésilienne. Les enfants que je forme aujourd’hui sont ceux qui défendront notre culture d’ici 10 ou 15 ans. C’est pour cela que le travail de base est tellement important. Mon objectif est d’offrir une vie meilleure pour tous. La majorité des personnes qui persévèrent dans la capoeira et font d’elle une profession vient des couches les plus pauvres de la société. Des gamins arrivent ici et découvrent qu’avec un peu de talent et beaucoup de force de volonté, ils auront une profession. Avec la formation qu’ils possédaient avant ils auraient été « office-boys » avec un salaire minimal, alors que le minimum que gagne un professeur de capoeira est l’équivalent de cinq de ces salaires.
Praticando Capoeira : Pourquoi aujourd’hui on donne plus d’importance à la partie culturelle de la capoeira en laissant un peu de côté la partie lutte ?
Mestre Camisa : La partie lutte n’a pas été laissée de côté, je pense qu’elle est plus flagrante et qu’elle n’a pas besoin d’être soulignée. La danse et le chant ont été incorporés pour camoufler, c’est pour cela que c’est un jeu. La capoeira est ce que le moment détermine, une lutte, un art, ou un jeu. La capoeira surgit comme une défense personnelle et culturelle.
Praticando Capoeira : Cela vous gêne-t-il que vos idées soient copiées ?
Mestre Camisa : Regardez, si je suis copié, c’est signe que je réalise un bon travail et ce qui est bon est fait pour être copié de même. Si je sers de stimulant pour la réalisation de bonnes choses, faites avec sérieux, je suis heureux. Les copies encouragent aussi l’esprit créatif, je dois toujours me surpasser pour me maintenir à l’avant-garde de la capoeira. Jusqu’à aujourd’hui j’ai eu du talent pour çà et je crois que je vais continuer ainsi. En fin de comptes, pour faire des copies, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton, je veux voir et construire la machine.
Praticando Capoeira : Quel est le secret d’un bon capoeiriste ?
Mestre Camisa : Le bon capoeiriste n’a pas de secret, il a du talent et une bonne formation. Ce qu’il garde en lui se sont plusieurs moyens de se sortir des situations inextricables, il n’a pas besoin de cacher son jeu ; Il doit avoir les compétences et les connaissances pour créer plus. J’ai toujours préparé mes élèves pour qu’ils soient meilleurs que moi. Car c’est en exerçant mes connaissances que j’acquière plus d’inspiration. Plus j’enseigne, plus j’apprends.
Praticando Capoeira : Si vous deviez résumer en une phrase l’apprentissage que vous avez eu avec Mestre Bimba, qu’est ce qui en ressortirait de plus important ?
Mestre Camisa : Croire en la capoeira comme lutte, profession et philosophie.

Source: Praticando Capoeira n°5

Traduction: Marreco
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ronan
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MessageSujet: Re: Interview de Mestre Camisa (Abadá Capoeira)   Interview de Mestre Camisa (Abadá Capoeira) EmptyMer 9 Nov à 16:41

Shocked wouhaou...merci marreco, je comprends mieux pourquoi bcp considère mestre camisa comme un "grand" mestre...Enfin une jolie preuve pour mettre un coup d'arret a la guéguerre qui existe entre abada et...plein d'autres groupes lol (tu connais déjà on avis la dessus) thx
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preguiz
Poulet(e) magique
preguiz


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MessageSujet: Re: Interview de Mestre Camisa (Abadá Capoeira)   Interview de Mestre Camisa (Abadá Capoeira) EmptyVen 11 Nov à 13:55

C'est profond la capoeira...comme la vie en sorte.Ca me plait comme optique.
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