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 Article - Etre Maître

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3 participants
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Marreco
Cyber Coq
Marreco


Nombre de messages : 189
Date d'inscription : 13/04/2005

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MessageSujet: Article - Etre Maître   Article - Etre Maître EmptyLun 16 Jan à 12:13

ETRE MAITRE
La Hiérarchie Sociale dans la Roda du Savoir

Professeur Acúrsio Esteves (1)

Dans notre quotidien, les connaissances émanant de la culture populaire occupent une place importante, qui sont à la base composées par des valeurs identitaires qui caractérisent les communautés et délimitent les contours de leur profil. Pour qu’un individu soit accepté dans cette communauté, l’appropriation des connaissances rapportées est fondamentale. Ces savoirs, élaborés collectivement à une certaine époque, en un certain lieu et avec des intentions déterminées proviennent de plusieurs nécessités, elles sont le passeport pour
son intégration sociale avec les droits et devoirs associés.

L’ensemble des patrimoines, matériel et immatériel, d’une société configure ce que nous nommons culture. Cette culture traduit une manière d’être et d’agir de la communauté qui la détient, la différenciant alors d’autres groupements sociaux. Cette connaissance, patrimoine appartenant au groupe, sera toujours en constante ré-élaboration, s’adaptant à de nouveaux symboles et codes sociaux tout en cherchant à satisfaire ses nécessités spécifiques. Avec le passage du temps et l’apparition de circonstances spéciales, ces traits tendent à se transformer en tradition.

Les connaissances d’une communauté, qui peuvent être de nature psychomotrice, cognitive, affective, ludique, sexuelle, travailleuse, religieuse ou résultant de ses interactions variées, réunies sous la forme d’un lègue culturel, sont assimilées par ses membres et partagés entre eux à travers l’échange interne d’expériences. Ce sont des situations d’apprentissage. Le principe réside dans la transmission orale et dans l’observation, « par ouïe-dire » comme dirait maître Bimba, la base pour s’approprier ce patrimoine transmit directement par ses porteurs légitimes, les membres du groupe ou par son plus grand représentant, le maître. Alors, dans un processus dialectique, il a l’opportunité de créer d’autres savoirs, de les modifier et de passer (ou non) au-delà, de forme directe ou indirecte.

Cette connaissance devient un système symbolique qui émerge au milieu de ruptures et d’accords, qui transcende les relations dans le groupe, car patrimoine collectif. Dans ce processus, être maître ou apprenti est un rôle qui peut être à tout moment rempli par n’importe quel membre du groupe. Le maître, malgré tout le savoir qu’il possède et dont il fait preuve, (et ici réside le fondement de son pouvoir et la raison de sa place hiérarchique supérieure aux autres), il apprend aussi avec le nouvel initié. D’ailleurs, il existe une maxime populaire entre pratiquant de diverses luttes qui dit « Qui fait tomber le maître est le nouvel élève », une claire allusion au fait que tous aient quelque chose à enseigner et à apprendre, et qu’il est toujours nécessaire de rester en alerte avec la garde active. En ce sens, le droit d’apprendre et le pouvoir d’enseigner hiérarchisent de forme naturelle et démocratique les membres de la communauté.

Dans ce contexte, la distinction du titre de maître est concédée par la collectivité.
L’expérience de l’art, la conduite sociale, le respect et presque toujours la capacité à diriger sont les conditions indispensables pour que se déclenchent ce processus de reconnaissance sociale. Généralement, l’élu est identifié par la collectivité comme détenteur d’un grand savoir. Elle lui confère un titre, car elle comprend que sa sagesse vient d’un long temps de pratique et d’expérience des traditions et des diverses formes de connaissance du groupe.
De cette manière, les personnes reconnaissent sa contribution effective dans la transmission, la construction et la modification des savoirs, ce qui lui offre un plus grand champ de connaissances, et lui garantit le privilège d’être reconnut comme maître.
Ainsi on pré-suppose que, pour être celui qui perpétue la connaissance il est nécessaire d’avoir dans le « sang » l’expérience de la vie, pour créer il est nécessaire d’extrapoler le rôle de simple porteur, et pour être maître il est nécessaire d’être reconnu comme tel. Les maîtres populaires en général, et en particulier ceux de la capoeira, développent des formes méthodologiques propres pour partager leur sagesse, basées sur leur conception du monde où les dichotomies corps et esprit, tangible et intangible, oui et non, intuition et raison sont harmonieuses et unies en un seul contexte unique, indivisible.

Pour être vraiment maître de capoeira il est nécessaire d’être légitimé et admiré dans le milieu de l’art et en dehors ; connaître profondément le jeu et être un excellent pratiquant ; savoir très bien jouer et chanter, en plus de dominer un ample répertoire. Il doit être très habile dans l’usage des instruments, connaître leurs toques caractéristiques, et savoir subtilement allier la pratique à la théorie en donnant toujours le meilleur de soi et en recherchant la perfection.

Le maître accomplit aussi un rôle d’orientation. En plus d’être un exemple à imiter pour le développement de l’individu à l’intérieur et en dehors de la roda - toujours en ayant pour objectif la formation d’élèves citoyens -, il sert de base sur laquelle les élèves peuvent s’accrocher. Ce rôle constitue une caractéristique fondamentale pour le détenteur de ce titre, être une espèce de gourou, un conseiller philosophique, dont la transmission des expériences de la vie supporte et donne confiance aux élèves, affirmant son autorité non par la force, la formation académique ou le jeu, mais par le respect acquis dans son milieu devant ses élèves et en présence d’autres maîtres. Il doit aussi allier le respect envers les héritages ancestraux et un comportement irréprochable dans la société. De ses élèves il doit être ami, frère, père, adversaire et compagnon de conquêtes et d’infortunes ; une profonde source de connaissance et réceptacle d’une profonde admiration et confiance. En somme, le don de sa vie à la capoeira et une contribution significative à son développement en tant que manifestation culturelle sont nécessaires. Ainsi étaient Bimba et Pastinha : Maîtres dans la véritable acceptation du terme.

Cependant, quand les intérêts financiers sont dominants, des choses lamentables arrivent, comme les déboires dont a souffert Mestre Pastinha lui-même. Il fut la victime d’une campagne diffamatoire promue par d’autres maîtres et divulguée dans des journaux locaux. Ils remettaient en question sa condition de maître et l’accusaient d’être juste un « filleul protégé » de Jorge Amado. Tout cela car, déjà à cette époque, les espaces touristiques ouverts était un grand sujet de dispute, principalement pour l’entreprise de tourisme (n’existant plus) Kontik, comme le fait remarquer le chercheur et écrivain Fred Abreu.

Les maîtres, « faits au son d’une caisse-enregistreuse », qui ne servent qu’à accueillir d’hypothétiques intérêts financiers d’un marché toujours plus exigeant, (pas en terme de qualité) sont sources de préoccupation. Parfois ils agissent ainsi, sous notre nez, souillant le concept et l’image du vrai maître, et se transformant en très mauvais exemple vivant pour nos enfants et adolescents. En d’autres occasions, charlatans qu’ils sont, ils partent du Brésil avec peu de bagage en terme de connaissances, débarquent en Europe, aux Etas-Unis ou ailleurs dans le monde avec le titre de maître dans la main et une corde à la ceinture. Pour ceux-là il existe un ironique adage populaire de capoeiristes, on dit qu’ils « reçoivent le titre (de maître) donné par la Varig (2) ». Ils donnent des cours mécaniques, sans âme, et sans une connaissance parfaite de la technique, qu’ils dénaturent souvent. La capoeira perd malheureusement de sa joie, de sa spontanéité, de sa créativité et principalement de son côté ludique, espiègle. La « vadiação ».


(1) Le professeur et chercheur Acúrsio Esteves est formé en Education Physique par l’Université Catholique de Salvador, il est l’auteur des livres Pedagogia do Brincar et A Capoeira da Indústria do Entrentimento, duquel est tiré cet extrait de chapitre.
Contacts : (71) 3233-9255 / 9946-4743
e-mail: acursio@oi.com.br
Salvador/ Bahia/ Brasil

(2) Compagnie aérienne brésilienne.

Texte Original sur http://www.euresis.info/angoleiros/Forum/topic.asp?TOPIC_ID=280
Traduction: Marreco
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MessageSujet: Article - Etre Maître   Article - Etre Maître EmptyLun 6 Mar à 14:27

Bonjour à tous les bom sinal(eurs/euses), Je m'appelle benjamin et je suis un ancien de l'asso guarana de vannes, je suis ravi de pouvoir participer à un forum comme le votre avec un bon esprit (j'ai déjà bien trainé dessus) et des gens que j'apprécie beaucoup et qui se reconnaitront...
Je suis en ariège (sud de toulouse) et j'espère que l'on aura l'occasion de se rencontrer qqles part en france.
EUh bah c tout pour l'instant...! Very Happy
Voila je voulais régir à la traduction de marreco, merci c un régal de lire des trucs pareils, je suis friant de ses passages ironiques " adage populaire de capoeiristes: ils « reçoivent le titre (de maître) donné par la Varig »". Ne t'arrêtes surtout pas .
Até mais e salve capoeira Bom Sinal ! cheers
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preguiz
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preguiz


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Date d'inscription : 27/09/2005

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MessageSujet: Re: Article - Etre Maître   Article - Etre Maître EmptyMar 7 Mar à 19:00

"Ils donnent des cours mécaniques, sans âme, et sans une connaissance parfaite de la technique, qu’ils dénaturent souvent. La capoeira perd malheureusement de sa joie, de sa spontanéité, de sa créativité et principalement de son côté ludique, espiègle."

ca ressemble a du vecu... Confused

Heureusement, il y a beaucoups de personnes integres et respectables qui s'invertissent pour garder ce savoir et ne pas en faire un simple produit sportif.La capoeira ne peut pas etre un "sport d'usine".La tradition et la philosophie sont aussi importantes que le coté sport.

Merci a toi pour la traduction. Wink
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