hello!
voilà donc une proposition de loi touchant au traitement de la santé mentale en France, il serait bon d'y jeter un coup d'oeil pour ceux que çà intéresse.
" - Il propose que le titre de psychothérapeute soit attribué au terme d’une démarche volontaire, par l’inscription sur une liste départementale. Les psychologues, les psychiatres, les psychanalystes ne seront pas psychothérapeutes de droit, ce qui paraît contradictoire avec l’article 52, qui stipulait pourtant qu’ils le seraient.
- En effet, l’obtention du titre sera conditionnée à une formation spécifique : il est prévu un nouveau diplôme, indépendant a priori des cursus de psychologue clinicien et de psychiatre comme de ceux des psychanalystes et des psychothérapeutes actuels dans des instituts privés de formation. Il faudrait donc pour user du titre acquérir en sus ce nouveau diplôme.
- Il est stipulé notamment que cette formation devra permettre d’acquérir « la connaissance des 4 principales approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative) ». La pluralité théorique serait donc la règle.
- Enfin, cette formation de niveau Master sera confiée exclusivement à l’université.
Ce décret programme la disparition progressive de la psychologie clinique : à terme, les institutions recruteront vraisemblablement ces nouveaux professionnels, compétents dans 4 types distincts de psychothérapies au détriment des psychologues cliniciens ; les psychologues de la nouvelle génération pourraient devoir passer ce nouveau diplôme pour continuer de pratiquer des psychothérapies en institution.
La pluralité des approches, censée garantir le sérieux de la formation des professionnels psys, est ici imposée aux dépens du choix de la formation en psychopathologie clinique et de la connaissance approfondie d’un champ théorique, qui sont nécessaires à l’exercice sérieux de psychothérapies.
En fixant les approches théoriques qui seraient « scientifiquement validées », ce projet de décret outrepasse la loi. En effet le contenu théorique comme pratique des enseignements en psychopathologie ne saurait relever que du débat scientifique et de la décision des instances universitaires légitimes pour ce faire.
De plus, la formation à l’exercice de la psychothérapie ne saurait être strictement universitaire. Une expérience personnelle acquise au cours d’une psychothérapie ou d’une psychanalyse est exigible dans notre champ, de même que des supervisions auprès de professionnels plus expérimentés, et une mise à jour régulière des connaissances dans le cadre de la formation continue, dont la spécificité doit rester un choix personnel.
Ce décret participe enfin du programme de rationalisation et de rentabilisation du champ de la Santé mentale : mise en place de parcours de soin (à tel trouble psy, telle approche thérapeutique), de protocoles et de « bonnes pratiques » psy normées. Il consacre donc la dérive vers des psychothérapies d’État à visée adaptative. "
Pétition sur www.lahnon.org